En
imposant l’utilisation du SSL search aux internautes logués sous un
compte Google, le géant américain de la recherche virale annonce vouloir
offrir une navigation sécurisée à ses utilisateurs. Initiée dans un
premier temps sur Google.com avant d’être étendue aux versions locales
du moteur de recherche (sur Google.fr depuis le 6 mars dernier par
exemple), cette nouvelle pratique semble cependant donner du fil à
retordre aux acteurs du SEO.
Le
SSL search, ou “Search Sockets Layer” est un système capable
d’encrypter les données de navigation de l’utilisateur. En clair,
lorsque l’utilisateur effectue une recherche sur le net sous SSL, ses
données sont cachées et ne peuvent plus être transmises vers des sites
tiers : les informations sur les pages visitées depuis le moteur ou les
mots clés tapés sur Google ne sont plus envoyées aux outils externes de
traitement de données. Dans les faits, le SSL search se traduit par une
URL débutant par “https”
en lieu et place de l’historique “http” ; un “s” en sus que la société
souhaite solliciter au maximum. Ainsi, les internautes connectés à leur
compte Google seront désormais automatiquement routés depuis l’adresse http://google.com vers sa cousine https://google.com.
Si ce changement est censé offrir plus de sécurité à l’internaute, il a également des conséquences directes sur le monde du SEO et les professionnels du référencement. En effet, quels que soient les outils de mesure d’audience utilisés (y compris Google Analytics), nombreux sont ceux qui découvrent actuellement sur leur plateforme une augmentation constatée du trafic issu du mot clé “not provided” (traduisez non fourni). Ce n’est en rien une question de hasard, mais bel et bien le résultat de l’évolution initiée par la firme de Mountain View. Étant donné que les utilisateurs logués sous un compte Google naviguent sous SSL (souvent sans même le savoir d’ailleurs), il devient impossible de récupérer leurs données : d’où la forte croissance du “not provided”. En définitive, la part des recherches des internautes affiliés à Google ne rentre plus en compte, ni dans la mesure de l’audience, ni dans son analyse.
On
pourrait imager ce phénomène en faisant une analogie entre l’analyse du
trafic internet et le dépouillement des urnes après une élection : on
compare ceux qui votent X (ou ceux qui ont exécuté la requête X pour
rejoindre un site) à ceux qui votent Y (ou ceux qui ont tapé Y dans le
moteur de recherche pour trouver le même site), puis il y a ceux qui
votent blanc ou nul (les personnes loguées qui alimentent désormais le
trafic “not provided”) et pour lesquels il est plus difficile de dégager
une étude sensée, pertinente.
Selon
Matt Cuts, le porte parole de Google, le volume des recherches des
utilisateurs logués ne compte que pour 10% dans la totalité des
recherches. Un chiffre qu’il a tout intérêt à minimiser quand on connaît
l’impact de l’inaccessibilité des données sur la mesure du trafic : il
faut savoir qu’en estropiant une partie des chiffres de la formule, les
calculs portant par exemple sur les mots clés “referers” (la requête qui
a permis à l’utilisateur de trouver un site web) seront forcément
perturbés. Certes, pour l’heure, les internautes qui surfent en étant
connectés via leur compte sont encore en minorité, mais quand on
constate la poussée de croissance de l’internet mobile (en règle
générale, les mobinautes sont logués sur leurs smartphones ou leurs
tablettes) et la ferme intention pour Google de développer son offre de
services sur le cloud (ce qui implique également le fait d’être connecté
sur son compte personnel), on peut s’interroger sur l’évolution de ce
chiffre et de l’impact engendré.
Doit
on déceler dans cette opacité soudaine de l’ogre Outre Atlantique un
moyen d’asseoir encore un peu plus son monopole sur la toile ? Étant
donné que la version actuelle de Google Analytics ne dévoile plus les
données des utilisateurs logués, et sachant que ces informations
“cachées” ne seront accessibles que depuis la version premium de l’outil
(pour un abonnement de 150 000 $ par an), on peut penser que la
monétisation de son offre reste un facteur clé de plus en plus cher à
Google - au sens propre, comme au sens figuré.
C'est peut être jouer sur les mots mais à vrai dire, sa me dérange de voir écrit " il devient impossible de récupérer leurs données " , car sa justifierais encore plus la décisions de google.
RépondreSupprimerPar contre j'aime bien l'idée que tu evoque dans ton paragraphe sur les élections, car c'est bien de statistiques qu'il faut parler, et pas de données personnelles. Et il est clair que même sans seo, ces informations permettent pour beaucoups de webmasters d'améliorer leurs sites internet selon leurs public et dans une certaine mesure participe a améliorer le web dans son ensemble.
Je critique aussi un peu le ticket d'entrée a la version pretium, je n'ai pas encore etudié le terrain, mais je trouve le ticket sera inaccessible a beaucoup d'acteur du net. Et ça fait réfléchir quand on pense a qui aura ses précieuses données.
Les e-commercant voulant participer au programme devront bien prendre en compte cela dans leurs frais, donc devront bien répercuter la somme quelquepart. 150Keuro sa fait plus de 10keuros par mois, un sacré coup dans le chiffre des commerçants ...
David.